|
|
||
|
(
|
||
|
|
||
|
RELATION DB LA MORT DE MM. DE GUISE. 4OO/
qu'il avoit enfermé Du Halde, tant qu'à diverses fois et en diverses cellules il les eût ainsi logés.
Cependant les seigneurs et autres du conseil commençoient d'arriver au cabinet, où il falloit passer de côté pour y entrer, le passage étant étroit et de ligne oblique, que le Roy avoit fait faire exprès au coin de sa chambre, et fait boucher la porte ordinaire. Comme ils furent entrés, et ne scachant rien de sa procédure, il met en liberté ses prisonniers en la même façon qu'il les avoit enfermés ; et le plus doucement qu'il se peut faire les fait descendre en sa chambre, leur commandant de ne point faire de bruit, à cause de la Reine sa mere qui étoit malade, et logée au dessous.
Cela fait, il rentre en son cabinet, où il parie ainsi à ceux de son conseil : « Vous sçavez tous de quelle fa-a con le duc de Guise s'est porté envers moi depuis l'an « 1585, que ses premières armes furent découvertes. « Ce que j'ai fait pour détourner ses mauvaises inten-« tions, l'ayant avantagé en toutes sortes autant qu'il « m'a été possible, et toutefois en vain, pour n'avoir « pû ramener, non pas même fléchir à son devoir cette « ame ingratte et déloyale; mais au contraire la vanité « et la présomption y prenoient accroissement des face veurs, des honneurs et des libéralités, à mesure qu'il « les recevoit de moi. Je n'en veux point de meilleurs « ni de plus véritables témoins que vous, et particu-« liérement de ce que j'ai fait pour lui depuis le jour « qu'il fut si téméraire de venir à Paris contre ma vo-« lonté et mon exprès commandement. Mais, au lieu « de reconnoître tant de bienfaits reçus, il s'est si fort « oublié, qu'à l'heure que je parle à vous, l'ambition « démesurée dont il est possédé l'a tellement aveuglé,
|
||
|
|
||
|
Digitized by
|
||
|
|
||